vendredi 21 août 2009

Bribes rêveuses, dernier sommeil...

Avis aux lecteurs, lire le texte précédent "Bribes rêveuse, premier sommeil" si vous voulez comprendre l'histoire ;-)

...Sans rien dire, il se leva, planta son regard perçant dans le sien. Poussée par l'hystérie, elle se jeta sur lui, lui assena quelques coups maladroits. Il l'empoigna, elle se plia au mouvement imposé et la plaqua sur son immense corps. D'une large main, il lui enserra la tête. En cet instant, elle crut basculer dans la terreur, il allait la tuer c'était certain...
Mais, il n'en fut rien ! Le calme revint soudain. Un calme qu'elle n'avait même jamais connu commença à l'envahir. Il coulait en elle comme une source fraîche, inondant chaque partie de son corps meurtri par tant d'angoisse. La sérénité l'envahissait, un sentiment d'apesanteur l'accompagnait. Le temps sembla s'arrêter. Combien de temps dura cet instant ? Une éternité, tout comme avait durer son angoisse.

Doucement, l'homme lâcha son étreinte. Elle se tourna, incapable de prononcer le moindre mot, mais son regard en disait long et l'homme comprit. Un simple sourire lui répondit et il retourna à sa soupe.

Elle voulu quitter la cabane, dans l'espoir de trouver une explication à cet endroit si étrange, mais à peine fit elle un pas qu'un vertige la pris et elle s'adossa au chambranle de la porte. Que lui avait-il fait subir ? Pourquoi ces vertiges, qui maintenant l'empêchaient de fuir ?
L'homme la regarda et avec un étrange accent lui dit calmement :
"Prends ton temps, prends ton temps avant de reprendre ta course !"

Elle considéra l'homme le regard interrogateur. Reprenant doucement son calme, elle comprit que la détente offerte était plus intense qu'elle n'aurait pu l'imaginer.
Elle se décidait à sortir. Il fallait passer inaperçu dans ce monde étrange. Alors accroupie, elle fouilla le sol de terre noire, porta ses mains à son visage et étala la poussière. Elle fit de même avec ses vêtements. Dans un coin de la pièce, un miroir aussi sale que le reste, lui renvoyait une répugnante image. Elle se saisit d'un carton qui trainait à ses pieds, jeta un dernier regard à l'homme et sortit du cabanon, sans un mot.
Les gens la regardèrent bizarrement. Elle serra son carton contre elle, comme une armure. Elle avançait à travers le campement. Plus elle avançait et plus il y avait de cabanes. Des cabanes. Des cabanes à perte de vue... Des cabanes, des gens étranges. Elle ne comprenait rien. Où était-elle ?
Malgré son angoisse et son interrogation, elle allait presque sereine.
Soudain une vieille femme voutée l'accostât. Vêtue de haillons, son sourire endenté, lui donnait une allure moyenâgeuse, avec le même accent que le jeune homme elle lui dit :
- "Oh , mais ce n'était pas la peine de prendre tout cela, Rodrigo me l'aurait apporté, tu te donnes du mal pour rien !"
Quelqu'un dans ce pays de misère la connaissait. La jeune femme surprise lui répondit : "Mais où suis-je, où suis-je ? et qui est ce Rodrigo ?"
La vieille la regarda désabusée et en même temps horrifiée.
Un éclat blanc griffa la crasse. Un homme venait de surgir un poignard à la main. La jeune femme n'eut pas le temps de se départir de son agresseur, tout alla si vite. Ses yeux s'écarquillèrent, elle ne sentit plus rien que le froid l'envahir.

Machinalement, elle remonta la couette sur elle.

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