dimanche 8 novembre 2009

phantasme transatlantique...

Ils s'étaient croisés quelques minutes auparavant...
Elle sortait du Relais H, ses trophées dans un sac plastique nouvelle génération... Une bouteille d'eau et le dernier Werber...
Lui arrivait du filtre de police, calme et détendu.
Elle n'avait remarqué que sa fidélité, à une compagnie aérienne, pendre de son cartable de toile noire, simple déformation professionnelle !
Il avait l'air d'un premier de la classe, une gueule d'ange.
Elle rêvait d'amour idéal et parfait, elle se perdit en rêverie... Bousculade, excuses, retour à la réalité. Croiser les doigts et être attentive à son nom pour le billet en liste d'attente...

16h25 : embarquement pour Montréal, Qc...
Arrivée précipitée entre les passagers, son sac à main noir et son bagage à roulettes rouge. Elle se pressa de ranger ses affaires afin de permettre aux autres voyageurs d'accéder à leur siège. Elle jeta son sac maladroitement et enjamba le passager du couloir pour gagner son siège au hublot. S'assoir et se détendre.

Décollage, émotions... Il y a tellement longtemps...Quelques pieds plus haut, plus tard, jazz dans les écouteurs... Après un orage parisien, le soleil couchant embrassa la ligne d'horizon nuageuse.
Son regard se perdit entre cette mort annoncée d'un lundi sans fin et la délicatesse gauche de celui qui occupait toute son attention. De noir vêtu, sans beauté particulière, il avait ce mystère qui suscite l'intérêt, qui hypnotise.
Elle s'arrêta un instant... et le regarda. Cet homme brun rencontré quelques minutes auparavant, au détour d'un relais H, là, endormi, les doigts croisés, serein.
Lui cet homme ordinaire, son compagnon de voyage, son compagnon pour les sept heures trente à venir...
Elle ferma les hublots sur son visage mal rasé. Son profil parfait, ses yeux en amande, il semblait sourire aux anges. Sa carotide battait doucement au rythme régulier d'un métronome.
Son regard rêveur se posa sur les mains endormies et détendues de ce compagnon de voyage. Des envies... Elle pensa à Monsieur de Gondolfo (cliquez vous verrez) qui venait justement de faire un exposé sur les envies. Cet exposé avait éveillé de l'intérêt et bien des réflexions de part et d'autres de l'hémicycle virtuel. Des envies... Elle eut un sourire.

Sa rêverie fut doucement interrompu par le repas copieux...
"- Une boisson chaude, mademoiselle ?!
S'il vous plait, un thé."
Les volutes de son thé s'élevaient dans l'atmosphère confinée de l'avion. Le steward lui avait proposé un thé fumé, elle avait tout de suite accepté, il avait souri...
Les vapeurs fumées "flirtaient" avec son odorat, faisaient naître un désir gustatif intense. Son émoi se confondaient aux mélodies estivales de Verdi.

Le programme vidéo ne l'intéressait pas, bonne excuse pour travailler ! Elle traita des photos en attente depuis un mois, on les attendait... Lui sorti son ordinateur et des graphiques incompréhensibles.

Encore deux heures... Une collation !
"- Vous êtes photographe ?!
-Pardon !
Elle le regarda, surprise par sa question, que lui dire !
- Entre autres !"
Jusqu'au tapis bagage, ils discutèrent. Elle, dans le rôle d'une commerciale, vendant les charmes de son Québec, lui écoutant attentivement les douces élucubrations passionnées de cette fille aux yeux verts si lumineux.
Ils se serrèrent la main devant le tapis vomissant les valises des passagers, et se souhaitèrent bonne chance...

4 commentaires:

Dominique- L a dit…

Bonjour Ange qui passe,

Il faudra que tu me donnes le nom de la compagnie avec laquelle tu voyages pour que je puisse, la prochaine fois, goûter à ses mets copieux et goûteux. ;-)

Bien sûr, lorsqu’on a la chance de voyager, assise à côté d’un bel inconnu, j’avoue qu’on ne pense pas à se restaurer.

Généralement, lorsque je voyage assez régulièrement soit dit en passant, je me retrouve toujours assise à côté de jeunes ados affairés à jouer sur le game boy micro, ou de vieux grincheux qui prennent toute la place. Sauf une fois, je me souviens encore de ce voisin inconnu avec qui j’avais sympathisé. (Sept heures de vol c’est long) et qui m’avait offert une coupe de champagne. Qu’est-il devenu ce bel étranger au regard ténébreux ?? Ô rage ! Ô désespoir ! (Sourire).

Merci pour ce très joli texte qui laisse rêveuse. Soupir ! ;-)

Bises. Do.

Jerry OX a dit…

Un voyage sous le signe de l'amour et de la bonne chair! ton texte inspire beaucoup d'idées et de fantasmes !!

bravo !! c'est on ne peut plus alléchant !

Nath a dit…

Je ferai bien un voyage... :-)

Seb! a dit…

Un bel instant de vie... faut vraiment que je prenne un peu plus le temps de flâner par chez toi... ça me manquait ;-)