samedi 20 décembre 2008

Fable de l'Ange et du Colibri, ou la traversée en solitaire


Un petit oiseau de paradis, flânant dans mes Instants, survola mes écrits, en sifflotant, dans les airs de ce silencieux hiver.
"Bienheureuse solitude, que j'ai tant pleuré, tant maudite et qui m'a tout appris"

J'entendis son chant, et le regardait si beau, si pétillant.
Dans mon regard, je lui laissais mon désespoir, mon amertume et mon envie de fermer les yeux sur cette vie.
Assis sur une pierre, les ailes repliées, il vint se poser à mes côtés.
Le regard perdu au loin, je lui partageais ma peine.

" Un jour d'hiver, je suis tombé de mon nuage.
Le hasard fait bien les choses m'avait-on dit ! Alors j'en étais heureux.
Puis les années commencèrent à passer...
J'étais né sous le signe du solitaire, pas du sagittaire.
Plus tard, pour être plus près des miens, je me suis détourné de l'Amour de Notre Père et ma vie terrestre est devenue un enfer, comme une punition."
Aujourd'hui, petit Colibri, je te le dis...
Fermer mes yeux, m'allonger sur les mousses du Nord, là attendre que le froid s'empare de mon corps, de mon cœur puis de mon âme. Mes graines d'espoir ont gelé...
Ta joie, ta douceur, la sagesse et l'espoir du magicien qui t'accompagne parfois me sont inaccessibles, malgré mes efforts.
Doux petit oiseau, je te remercie pour ton jardin où il fait bon se poser, pour les plumes que tu échappes lorsque tu survoles mes Instants et...
Et je ferme là la porte de mon cœur, lui qui rêvait de panser ses plaies dans ces pages...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Crois-tu que je ne sache pas ?
Crois-tu que je ne les connaisse pas ?
Cette pesanteur ?
Cette amertume ?
Ce goût de rien ?
L'envie de fermer la porte ?
Et le coeur ?
Et les yeux ?
Crois-tu que je n'aie pas déjà essayé de partir en claquant la porte, juste parce que tous les possibles, tous les espoirs me semblaient verrouillés ?
Crois-tu que je n'ai pas failli rayer de la carte du monde cette vie qui m'avait été offerte, juste parce que telle qu'elle était, je n'en voulais plus ?
Crois-tu que je pétille toujours,
que je n'aie pas, moi aussi, mes heures de plomb, mes traversées en solitaire et mon enfer ?

Bien sûr que je les connais. Comment pourrais-je compatir réellement, profondément à ceux d'autrui sinon, si je n'avais pas moi-même cette mémoire inscrite au plus profond de ma chair.
Bien sûr que parfois, mes graines gèlent, et pourrissent, et ne donnent rien.
Bien sûr que j'ai envie de tout arrêter, de baisser les bras, de capituler, de prendre ma tête entre mes mains et de pleurer sur mon sort.
Et bien sûr que je le fais, quelquefois, comme tout le monde...

Qu'est-ce qui me tient debout ? qu'est-ce qui fait que malgré tout, malgré moi, tôt ou tard, je me relève et repars ? Je ne le sais pas exactement.
En ce moment même, mon être se fissure de toute parts et le combat que je mène contre mes propres démons me rompt les os. Mais à quoi bon me plaindre, et gémir ? A quoi bon nourrir l'oeuvre de ce qui cherche à me nier, à me détruire ? A quoi bon ajouter du noir à ce monde qui ne l'est déjà que trop ?

Je ne suis ni plus forte, ni plus aidée que toi. J'ai peut-être simplement choisi, une fois pour toutes, de croire envers et contre tout que la vie est belle, peut-être parce que c'est le seul moyen de lui donner un sens, quoi que je vive. Peut-être qu'il faut avoir réellement été au bord de la perdre pour connaître la valeur de cette existence parfois douleureuse, parfois difficile, et que c'est ce qui m'a sauvée.

Je n'ai pas de baguette magique pour panser tes plaies, car je crois que chacun ne peut trouver la guérison de ses blessures qu'en soi-même, en ce lieu de lui-même où il trouve plus grand, plus aimant que lui-même, ce lieu qui ne s'ouvre parfois qu'au moment même où on touche au fond de la plus cruelle solitude, du plus accablant désespoir. Je ne connais pas le chemin de ce lieu en toi. Je peux seulement t'assurer qu'il existe, et que le jour où tu l'atteindras, si tu te donnes les moyens, le droit, la patience d'y arriver, ta vie ne sera pas moins exempte de difficultés, non, mais tu pourras t'asseoir dans l'oeil du cyclone pour les traverser sans voler en éclats et sans que ton coeur explose.

Cet endroit, ce point de paix absolue, parfois totalement incompréhensible, existent. Je te le jure sur cette vie que j'ai failli perdre. Et je prierai pour que tu les atteignes aussi, car c'est la seule chose réellement intelligente et utile que je puisse faire pour toi, à cette heure.
Je te laisse ces plumes noires et rouges... fais-en ce que bon te semble. Prends soin de toi. Je t'embrasse doucement

Ton ami l'oiseau.

Seb! a dit…

Wahouuuuuuuuuuuu... je ne sais plus quoi dire... ton texte m'inspira et l'oiseau de nouveau passa... que c'est beau tout ça ;-)

Anonyme a dit…

Sebastien, excuse-moi, si j'avais pu deviner que ma réponse pourrait t'empêcher d'exprimer la tienne, je l'aurais envoyée par mail. glups...

Jigé a dit…

Salut et merci du partage.
C’est tout à fait par hasard, au gré de mes explorations des blogs, que j’ai atterri ici.

Ce conte est très beau. Bravo! Parfois il suffit d'un léger son pour nous faire prendre conscience du silence qui était présent.

NOTE. Mon blog parle de la connaissance de soi. Si le coeur t'en dit, tu es bienvenue.

PS Mes textes sont plutôt philophiques; si tu es attachée au christianisme ("requiem"), ils ne te plairont peut-être pas.